mercoledì 29 aprile 2015

Intervista a S.A.R. Sisto Enrico di Borbone

S.A.R. Sisto Enrico di Borbone



Qui di seguito riportiamo l'intervista fatta nel 221° anniversario della morte di S.M. Luigi XVI di Francia a S.A.R. Sisto Enrico di Borbone , e pubblicata da Var-Matin (http://www.varmatin.com/):





Doit-on vous appeler Votre Altesse, Monseigneur ou Monsieur ?
Je ne suis pas très à cheval sur le protocole. Traditionaliste, mais pas conservateur. Appelez-moi donc Monsieur !
Pourquoi célébrer l'anniversaire de la mort de Louis XVI ?
Nous rendons, chaque 21 janvier, l'hommage au roi martyr. À l'époque, il était le symbole du charisme et de la représentation internationale dans toute l'Europe. L'abominable violence et le terrifiant génocide de la Révolution française nous rappellent que les fondements de la République sont entachés de sang. En ce 221eanniversaire de sa mort, tout le monde prend conscience que nous sommes dans un moment de rupture, au bout de quelque chose. Comme si la tête coupée du roi avait ouvert une malédiction sur le pays.
Pourquoi cette commémoration en Provence verte ?
Je présidais cette année la messe en la basilique de Saint-Denis, le 21 janvier. Comme je n'ai pas encore le don d'ubiquité, je suis venu en Provence quelques jours plus tard, pour rendre ce même hommage. La Provence est, comme l'Alsace, la Bretagne ou la Touraine, l'une des rares régions de France à maintenir de fortes racines traditionnelles, sans conservatisme. La Provence a un très riche passé et ses habitants ont su conserver une réelle identité. Je suis très attaché aux provinces. Aujourd'hui en France, le centralisme d'État nuit au développement du pays. L'exemple des Bonnets rouges bretons montre bien que l'appartenance à une province dépasse largement les partis politiques ou les syndicats.
Vous sentez-vous plutôt espagnol ou français ?
Je suis occidental avant tout. Dans le sens capétien de l'universalité. La source de la légitimité n'est pas la même en France qu'en Espagne. Ici, le principe de non interruptibilité de la monarchie, remontant au Carolingiens, rend impossible toute prétention légitimiste au trône. Dès le moment où il y a une interruption, il n'y a plus de candidats plus légitimes que d'autres. En Espagne, je suis le porte-drapeau d'une conception traditionaliste du carlisme, mouvement politique apparu en 1830 qui revendique le trône pour la branche aînée des Bourbons d'Espagne. En 1986, nous avons réuni tous les mouvements et groupuscules carlistes traditionalistes en fondant la Communion carliste traditionaliste.
Quels sont les fondamentaux de votre mouvement ?
Notre doctrine est attachée à la défense de la religion catholique et au maintien des fors (fueros), les anciens privilèges juridiques locaux.
Prônez-vous le retour à l'Ancien régime ou la monarchie constitutionnelle ?
Ni l'un, ni l'autre. Il ne faut pas conduire en regardant dans le rétroviseur. Les éléments changent, mais pas les hommes. On cite souvent la monarchie anglaise comme l'exemple d'une monarchie constitutionnelle moderne. À tort, car il n'y a pas de constitution au Royaume-Uni, mais un ensemble de jurisprudences qui régissent la vie publique de façon évolutive.
Où vous situez-vous sur l'échiquier politique ?
Les rois sous l'Ancien régime n'ont jamais été de droite ou de gauche. Ils étaient pleinement dégagés de cette conception bipartite et faisaient appel aux meilleures élites pour diriger le pays.
Comment un prince occupe-t-il ses journées ?
Je suis un peu occupé et extrêmement paresseux ! Entre les déplacements entre Paris, la Province et l'étranger, le travail en politique et la représentation, je n'ai pas le temps de m'ennuyer dans mon château de Lignières, dans le Cher. C'est ma résidence principale car le château de Chambord a été honteusement spolié à mon père par l'État français.
Quel est le rôle politique d'un roi sans couronne ?
Mes engagements politiques, dans le cadre démocratique, sont bien connus (il s'est opposé à la constitution espagnole en 1978 ; en 2005, il a participé à une action à Madrid contre la constitution européenne, Ndlr).
Que pensez-vous des régimes démocratiques ?
Il suffit de voir leur fonctionnement aujourd'hui en Occident pour s'en faire une idée…
On vous sait très au fait des questions géopolitiques. Voyez-vous dans l'opposition entre Russie et Otan, sur la question syrienne, comme un relent de guerre froide ?
À l'évidence, oui. Le plan anglo-américain consistait en l'invention du « Printemps arabe », une véritable tartufferie prétexte à une reconstitution globale du Moyen-Orient. Les intérêts économiques et pétroliers ou la distribution de l'eau gouvernent aujourd'hui. Le cerveau est à Londres, les muscles à Washington…
Vous aviez emboîté le pas de BHL après sa visite en Libye. Mais avec une tout autre approche des événements.
Cette agression, criminelle et ingrate, a été voulue pour des raisons économiques et personnelles évidentes par un chef d'État, que je ne citerai pas. Le Président d'alors a accepté le principe d'être le chien aboyeur des États-Unis, dans leur projet de conquête. Voir l'état de ce pays aujourd'hui en pleine déliquescence discrédite totalement cette opération. Kadhafi avait réussi à faire de la Libye une nation unie et un pays riche. Désormais, « le lion est mort et, de partout, les chacals glapissent ».
Quid du contexte de guerre civile en Syrie ?
On oublie que le clan Assad est légitime au pouvoir. Bachar a pris la suite de son père Hafez, lors d'élections libres et démocratiques. Le parti Baas a réussi à s'imposer comme une organisation laïque à même de rassembler toutes les composantes de la société. Il a su modérer les ardeurs des chiites et des sunnites jusqu'à récemment, et désormais on le présente comme génocidaire !
Un mot sur l'affaire Dieudonné ?
Je ne comprends pas cette persécution contre un homme sous prétexte de propos sarcastiques. C'est ne pas connaître l'histoire de France et l'existence, sous l'Ancien régime, de libellés tout aussi virulents contre le roi.


Di Redazione A.L.T.A.